Le télétravail où ?

Les lieux où l’on peut télétravailler
En France comme ailleurs dans le monde, le domicile est souvent associé au lieu où s’effectue le télétravail.
On observe toutefois la multiplication de tiers-lieux, tels que les espaces de coworking ou les télécentres, où peut s’effectuer le télétravail en évitant tout risque de problèmes d’organisation du temps et de l’espace de travail ou de limites entre vie professionnelle et vie personnelle.
Le télétravail à domicile
Le domicile est souvent associé au télétravail. Avant de mettre en place le télétravail à domicile, le salarié et l’employeur doivent s’assurer que le domicile du salarié est conforme aux normes techniques et sanitaires règlementaires pour pouvoir travailler chez soi. Le salarié doit disposer des mêmes conditions de travail que sur son lieu de travail dans l’entreprise : un bureau et les matériels techniques nécessaires à ses missions. En outre, l'employeur est tenu de prendre en charge tous les coûts découlant directement de l'exercice du télétravail, notamment le coût des matériels, logiciels, abonnements, communications et outils ainsi que de la maintenance de ceux-ci. Une convention ou un accord d’entreprise ou de branche peut définir les modalités de cette prise en charge. Dans le secteur public, le cadre est fixé par les arrêtés ministériels d’application du décret du n° 2016-151 du 11 février 2016 relatif aux conditions et modalités de mise en œuvre du télétravail dans la fonction publique et la magistrature.
Une convention ou un accord d’entreprise ou de branche peut prévoir un dispositif spécifique permettant à des représentants des comités hygiène, de sécurité et des conditions de travail de vérifier la conformité du lieu dédié proposé par le salarié qui peut toujours s’opposer à l’accès de ces derniers à son domicile. Certaines organisations proposent par exemple une déclaration sur l’honneur du salarié.
Les solutions sont laissées à la libre appréciation des organisations (publiques ou privées) dans le respect de la législation et de la réglementation relative à l’accès au domicile, à la santé et la sécurité.
Le code du travail impose la prise en charge de tous les coûts découlant directement de l'exercice du télétravail, notamment le coût des matériels, logiciels, abonnements, communications et outils ainsi que de la maintenance de ceux-ci. Par ailleurs, il n’y a pas d’obligation de définir ces éléments dans un accord d’entreprise, dans le contrat de travail, ou même dans un accord de branche.
Points de vigilance
Le télétravail à domicile peut présenter des risques pour le salarié/l’agent : isolement, perte de contact avec l’équipe, manque de concentration, difficulté à s’organiser, etc.
Pour améliorer la qualité de vie de leurs salariés, certaines entreprises développent des bureaux satellites dédiés au télétravail. Ces bureaux appartiennent à l’entreprise et sont mis à disposition des salariés gratuitement. Ils permettent aux salariés de travailler dans un espace proche de chez eux mais aussi de trouver un cadre qui évite le risque d’isolement et permet au salarié de se concentrer sur ses missions dans les mêmes conditions qu’au sein de l’entreprise. Toutefois le travail effectué dans un bureau satellite n’est pas considéré comme du télétravail au sens de la loi, car selon la législation française uniquement le travail réalisé hors des locaux de l’employeur » est considéré comme du télétravail.
Le télétravail dans un lieu tiers
Ces espaces peuvent être mis à disposition des salariés par des entreprises prestataires de services (payant), des associations ou des collectivités territoriales (gratuitement ou non).
- Un télécentre est un espace de travail destiné aux salariés et/ou aux indépendants tels que des bureaux fermés, des open-spaces, des salles de réunion, associés à des services d’animations et d’usage courant.
- Un espace de coworking est un espace de travail partagé, utilisé principalement par des travailleurs indépendants ou salariés à la recherche de cohésion et de collaborations avec des pairs, formant de fait une communauté d’utilisateurs du lieu.
- Un tiers-lieu englobe tous les espaces de travail qui se distinguent du bureau, de l’entreprise ou du domicile du télétravailleur. Une des finalités est de travailler dans une ambiance chaleureuse, conviviale qui permet d’éviter l’isolement. Les tiers-lieux de travail s’intègrent dans la dynamique plus large des tiers-lieux en général qui regroupent des espaces divers se focalisant sur la démarche de création plus que sur le lieu lui-même.
Le salarié peut, de son propre gré, choisir de télétravailler dans un lieu tiers.
Certaines communes disposant de tiers-lieux les mettent gratuitement à la disposition des télétravailleurs résidant sur le territoire communal. D’autres collectivités s’appuient sur des programmes de soutien aux tiers-lieux et à leur mise en réseau afin d’attirer de nouveaux habitants.
Focus : quelques initiatives locales
Toulouse et les départements limitrophes : partager plus que des bureaux
Plusieurs administrations, grandes entreprises publiques et privées pratiquent déjà le télétravail. Une vingtaine de tiers-lieux publics existent (Gers, Ariège, Haute-Garonne, Tarn-et-Garonne) et leur nombre est en augmentation régulière (Tarn et Aveyron notamment). Des initiatives innovantes prévoient des bureaux partagés ou desk sharing dans les projets de construction de locaux. Une mise en réseau régionale des tiers-lieux a été annoncée en 2015.
Grand Lyon : fluidifier le trafic grâce au télétravail
Le Grand Lyon dépasse la limite de pollution atmosphérique acceptable soixante jours par an en moyenne. Parallèlement à ce constat, 58 % des postes des actifs de la région sont identifiés comme télétravaillables et une multitude d’espaces de coworking et de tiers-lieux existent sur le territoire métropolitain lyonnais (réseau de la Cordée, Atelier des Medias, Locomotiv’, Ecoworking Boost-in-lyon, etc.).
Une charte sur le coworking a été également lancée à l’initiative du Grand Lyon. La part des navetteurs quotidiens dans les flux entrant dans l’agglomération lyonnaise atteint 42 %. Cela représente 40 000 actifs répartis entre les quatre pôles de l’agglomération. En 2020, si 70 % des navetteurs choisissent le télétravail le vendredi, on observera une baisse de 17 000 voitures individuelles aux heures de pointe à la veille du week-end. Le trafic pourrait significativement se fluidifier.